Page:O'Followell - Le corset, 1905.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

125

de la cour ne se firent pas prier pour imiter leur souveraine. » Je n'en citerai qu'une, tirée des Mémoires de M. Claude. Une nuit que le baron Dupin admirait à sa manière la foule bigarrée d'un des grands bals des Tuileries, il avisa une duchesse étrangère, au front superbe, vaguement entourée de flots de gaze verte, décolletée jusqu'à l'équateur du corsage, coiffée d'algues, de perles et de corail.

— Magnifique costume, s'écriei le pétillant procureur général ; comment 1'appelez-vous, duchesse ? — Je suis

Fig. 102.— L'impératrice Eugénie (d après Poliet).

Amphitrite, répondit-elle modestement. — A la, marée basse ! riposta le baron Dupin.

A copier leur souveraine, les élégantes créèrent la mode de la taille dite courte. « Cette expression n'est pas exacte, car la taille, à cette; époque, différait beaucoup- de celle que l'on faisait sous le premier Empire ; les corsets que l'on portait sous le règne de Napoléon III s'adaptaient parfaitement à la taille naturelle, c'est-à-dire au bas des côtes, mais ils étaient très échancrés du haut et courts du bas, ils laissaient de la sorte les épaules tombantes et, les goussets ne remontant pas la poitrine, la taille était moins élevée. Pour distinguer cette) mode de celle du premier Empire, on devrait plutôt l'appeler la taille basse, car elle n'avait rien de commun avec la taille courte du commencement du siècle, puisque les corsets se portaient au-