Page:O'Followell - Le corset, 1905.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

118

Ce corselier était l’émule, du fameux Leroy, que les gazettes de la mode célébraient sur tous les tons et que l’auteur du poème : l’Art de la Parure et de la Toilette des dames interpellait ainsi en 1811 :

Viens, Leroy, viens ; écoute et suis mes lois
...... Observe chaque belle,
Que ce corset emprisonne et modèle
Les deux contours de ses naissants appas,
................
Tout reconnaît ta voix, ta volonté,
Pour embellir l’orgueilleuse beauté,
Comme une fée ordonne à la nature
De se plier aux lois de la parure.
Fig. 94.
L’impératrice Joséphine, d’après le portrait de Lethière (1814).

C’est de Leroy qu’un mauvais plaisant disait : « Il a dans se clientèle toutes les telles couronnées de l’Europe. »

La sceptique Louis XVIII (1814-1824) était un fervent admirateur des épaules blanches et étoffées, en particulier de celles de sa, favorite en titre, la comtesse Zoé du Gayla, sur lesquelles il aspirait avec, volupté sa prise de tabac, comme il l’aurait fait dans le « cœur d’une rosé », dit M. de Vitrolles ; aussi pour accentuer encore par l’exiguité de la taille l’opulence d’un décolletage savant, on ne craignait pas de serrer son corset outre mesure. Cette tendance s’accentua si bien que Charles X (1824-1830) disait : « Il n’était pas rare autrefois de trouver en France des Diane, des Vénus, des Niobé ; aujourd’hui, on n’y rencontre plus que des guêpes. »