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niture. Il n’annonce que des goûts frivoles et me fait pressentir une décadence prochaine. » Ce qui n’empêchera pas l’impératrice Marie-Louise de dissimuler sous un corset un embonpoint naissant.

Cet ostracisme était loin, en effet, d’être absolu, il suffit pour s’en convaincre de rappeler que c’est pendant les premières années du XIXe siècle que parurent les corsets dits : à la paresseuse, à l’humanité ; le corset à poulies renouvelé du corset à combinaison inventé avant 1789 par la célèbre modiste Beaulard pour dissimuler les grossesses ; et que c’est à cette époque que fut employé le corset élastique, ceinture d’apparence orthopédique que l’on portait sur la chemise transparente.

Déjà à cette époque les inventeurs ne chômaient pas et l’année 1803 donne le jour à un corset spécial de Moreau de la Sarthe. Ce corset était construit de telle façon, qu’un ressort maintenait les seins écartés. « Dans la suite, on se contenta de petits tampons d’ouate interposés pour empêcher la réunion des seins volumineux ; pendant la durée du premier Empire, en effet, bien que la taille remontât haut, les robes mettaient à nu la gorge refoulée sous le menton par la ceinture qui passait sous les aisselles. Quant aux professionnelles, elles continuaient comme devant, à exhiber en public, à la promenade ou en boutique, leurs attraits provocants. »

Fig. 89. — Corset élastique d’après la Vie Parisienne.

En 1810, les corsets à lacets ont repris tous leurs droits surtout pour réprimer les tailles exubérantes, comme le