que de temps en temps vous vous enfermez dans le grenier… pour y faire tout seul votre boniment devant vos figures de cire… zim ! balaboum ! le tambour d’un côté, la grosse caisse de l’autre !
Régina et Trémolini imitent un bruit de parade.
On m’épie ! et c’est toi !… bien, c’est vrai !… parfois je me sens pris de la nostalgie de la parade !…
Mon frère !
Ma vieille galerie de cire ! Elle est là haut ! je l’ai conservée !… Pour tous les trésors du monde je ne m’en séparerais pas ! ah ! l’on a beau dire ! c’était le bon temps !… vous rappelez-vous notre pyramide humaine ?
Et mes lazzis ?
Et ma grande voltige ?
Et mon pas du châle ?
Et messieurs les militaires qui s’arrêtaient, bouche béante, en s’écriant : oh ! la belle femme !… — Les arbres se déracinaient pour me voir passer !…
Ah ! c’était le bon temps !…
Oh ! oui c’était le bon temps !
- Où sont nos folles parades.
- Nos frusques de charlatan.
- Où sont nos vieux camarades ?
- Où sont les neiges d’antan.
- Ah ! comme alors notre voix glapissante,
- Dominait bien la foule frémissante.
- Ah ! tenez, tenez, messieurs !
- Rien dans les mains ! rien dans les poches.