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BACOLO, à part.

Compte là-dessus. (Haut.) Est-ce que réellement vous lui ferez goûter de votre fameux vin de trois cent trente trois ans de bouteille ?

BERTOLUCCI.

Bacolo ! je n’ai touché à ce vin-là que trois fois dans ma vie ; il m’en reste une bouteille et je te déclare que si l’illustre Fagotto franchit mon seuil, il la boira tout entière ! à lui tout seul !…

BACOLO.

A lui tout seul ! (Il fait claquer sa langue.)

BERTOLUCCI.

Et, avec çà, je lui ménage une surprise… et à vous autres aussi…

TOUS.

Quoi donc ?…

BERTOLUCCI.

Une noce ! une noce magnifique !

MOSCHETTA.

Une noce !

BERTOLUCCI.

Oui ! je veux qu’il signe au contrat de ma fille avec Caramello…

CLORINDA.

O ciel !

MOSCHETTA.

Caramello ! allons donc ! il est vieux, laid et antiquaire, trois vices rédhibitoires.

BERTOLUCCI.

C’est une célébrité en son genre ; il est membre de l’académie nationale des Amphores de Pompéïa.

BACOLO.

Des Amphores ! qu’est-ce que c’est que çà ?

BERTOLUCCI.

Les vases dans lesquels les anciens mettaient le vin, l’huile ou la chartreuse de ce temps-là…

BACOLO.

Ah ! alors, dites cruche, monsieur ! on vous comprendra.