Encore !… Rien !… Ce diable de cri ne me sort pas de la tête !… Oh ! si je le retrouve, ce vitrier de malheur ! Il n’y a pas à dire… j’ai beau attendre, il ne vient plus ! Et si je ne l’arrête pas ! c’est mon avancement qui est arrêté ! Mes quatre hommes finissent par douter de moi !… Le 5e surtout, qui n’a pas encore eu le temps de m’apprécier ! Tandis que si je pinçais le vitrier, quelle gloire ! Et alors je ferais mon chemin sous le nouvel hospodar… (Allant à l’arbre.) Personnellement je ne t’en veux pas… Tu ne m’as jamais dit de sottises… je m’entendrais très-bien avec toi… Je le suis même très-attaché, pourvu que tu le sois aussi. Après tout, ce gouvernement d’animal n’est pas plus bête qu’un autre… D’ailleurs il n’est pas sans précédents.
- Les bêtes font marcher les hommes
- Depuis le jour où, très-malin,
- Le serpent fit aimer les pommes
- A la mère du genre humain.
- Il ne faut donc pas qu’on s’étonne
- De voir un ours nous commander,
- Alors que l’histoire me donne
- Tant d’exemples à vous citer.
- Vous voyez dans les Dieux antiques
- Le bœuf Apis et le veau d’or,
- Et les Hottentots authentiques
- Adorer encor le castor.
- L’oie à sauvé le Capitole,
- Et dans Rome et ses environs,
- Du peuple elle est toujours l’idole,
- Quand surtout elle est aux marrons.
- Les Dauphins illustrent l’histoire ;
- Ils ont bon dos, petits et gros :
- Tous les courtisans, c’est notoire,
- Sont à plat ventre sur leur dos.
- A Pékin on a la tortue
- En grande vénération,
- Et le malheureux qui la tue
- En fait un excellent bouillon.