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JEANNE, frappant.
–––––––––––––Tiens !
CABOCHON.
–––––––––––––Aïe !…
JEANNE.
–––––––––––––Tiens !
NICOLAS.
–––––––––––––Aïe !…
LES CABOCHON.
––––––––––Au s’cours ! au s’cours !

Scène XV

Les Mêmes, SAVINIEN.
SAVINIEN, accourant avec une lanterne.

Victoire ! victoire ! je v’nons d’chez l’notaire, l’moulin est à moi, n’y a plus à s’en dédire…

JEANNE, donnant un dernier coup de bâton à chaque sac.

Vous pouvez vous montrer, n’y a plus de danger… (Cabochon sort tout blanc de farine, Nicolas sort tout noir de charbon.)

NICOLAS.

Oh ! papa ! comme vous v’là fait !

CABOCHON, regardant Nicolas.

Et lui qui était gris ! le v’là noir…

NICOLAS.

Ah ! papa, j’ai reçu tant d’tapes que j’dois avoir plus d’bleus que d’noirs !…

JEANNE, riant.

Eh ben ! ça fait qu’vous en aurez vu d’toutes les couleurs.

CABOCHON.

Tiens la vlà qui rit ! ah ! çà, et le petit frère quoi qu’il est, devenu ?

JEANNE, reprenant sa voix de Jean.

Le petit frère ?… Ah ! cré coquin ! ah ! saprelotte, il est avec Rabajou… N’ayez plus peur de lui. (Elle leur rit au nez.)

CABOCHON.

Ah ! tu t’es gaussée d’nous.

SAVINIEN.

Un peu ! aussi je l’épouse et j’ai l’moulin.