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––––––––––Et moi je ris !
––––––––––Je vous le dis,
––––––––––Jeanne pleure,
––––––––––C’est Jean qui rit !
REPRISE ENSEMBLE.
CABOCHON, à part.

Ah ! mais en voilà un particulier gênant. – Gai ! mais gênant.

NICOLAS, à qui Jeanne donne des tapes.

Ah ! j’vous aime, vous !… Tiens ! faut que j’te tutaye ! toi ! t’es gai ! tu m’vas…

CABOCHON.

Voyons ! voyons ! pas d’familiarité. Avec tout ça, jeune homme, vous avez mis l’établissement dans un bel état.

JEANNE.

Bah ! c’est pas ça qu’empêchera Rabajou d’en donner un bon prix.

CABOCHON.

Rabajou ?

JEANNE.

Un richard du bas pays. Oh ! c’est lui qu’en a d’laisance. Et il ne r’gardera pas au moulin, parce que, voyez-vous, c’qui l’tente le plus c’est la meunière.

CABOCHON.

Il la connaît !

JEANNE.

Du tout !…

NICOLAS, à part.

Ça s’explique alors.

JEANNE.

Mais il a entendu dire qu’elle était gentille et avenante, comme elle l’est de fait, et dame ! ça l’a décidé.

CABOCHON.

Ah ! ça l’a décidé sans la connaître. (à part.) Il m’pousse une idée.

JEANNE.

J’espère ben qu’cest lui qu’aura l’enchère… il ne va pas tarder à venir.

CABOCHON.

Ah ! il n’va pas tarder ?