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meunier… c’est pas mon goût, moi je veux-t-être boucher de mon état.

CABOCHON.

Tu l’es assez comme ça de nature ! tu seras meunier, parce que t’es mineur…. et que tout mineur doit obéir aveuglément à ses père-z-et-mères.

NICOLAS.

Je suis mineur, vous me rabâchez toujours ça… voilà bien longtemps que ça dure…

CABOCHON.

Assez… tu le seras tant que tu me mineras l’existence ? un mot de plus, et tu l’es à perpétuité…

NICOLAS.

C’est bon, je me tais… je ne demande plus qu’une chose a ma malchance c’est que vous soyez enfoncé à la vente…

CABOCHON.

Fils dénaturé !… tuez vous donc pour vos enfants !… car enfin qu’est ce que je demande ? que tu sois heureux, loin de moi, en fesant mes volontés chez toi… ce que je veux, mon garçon, c’est ton bien, pas aut’chose…

NICOLAS.

Eh bien… oui… p’pa… ne vous fâchez point…. vous êtes un brave homme au fond… (Il veut l’embrasser.)

JEAN.

Ohé ! ohé ! les amis, ohé !

CABOCHON.

Laisse-moi donc, animal, voici quelqu’un !…


Scène VI

Les Mêmes, JEANNE, en garçon.
TRIO.
JEANNE.
––––––Viv’le plaisir et les torgnoles !
––––––Pour de la bil’je n’m’en fais point.
––––––Si vous m’donnez des croquignoles,
––––––J’vous répondrai par des coups d’ poing.
LES CABOCHONS.
––––––Foin des chansons, des gaudrioles !
––––––Pour ce gas-là nous n’venons point,