Page:Nuitter, Tréfeu - Jeanne qui pleure et Jean qui rit.pdf/10

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
––––––––––Ah ! quel chagrin !
––––––––––Ah ! qu’j’ai l’ cœur plein !
––––––Pour moins qu’ça souvent on pleure.
––––––––––Oui, c’est affreux !
––––––––––Bien malheureux !
––––––J’ons d’ quoi pleurer un jour ou deux !
I
––––––––À la ferme voisine,
––––––––Au milieu d’ la cuisine,
––––––––La chatte avait mis bas
–––––––––––Six p’tits chats…
––––––––J’ai, n’les ayant pas vus,
–––––––––––Mis l’ pied d’ssus…
––––––––Ah ! quel malheur ! etc.
II
––––––––J’ai ma poul’la plus belle
––––––––Qui vient quand je l’appelle,
––––––––Je l’ai criée en vain
–––––––––––Tout c’ matin ;
––––––––Elle n’a ni répondu
–––––––––––Ni pondu !
––––––––Ah ! quel malheur ! etc.
CABOCHON.

Bigre !… la meunière a le cœur joliment sensible. (Haut.) C’est désolant, mamzelle, c’est désolant ; désolant j’comprends vot’chagrin et Nicolas le partage.

NICOLAS.

Mais non, papa !

CABOCHON.

Dis donc comme moi !

JEANNE.

Pardon ! c’est plus fort que moi… de pleurer comme ça devant les personnes… mais voilà… c’est fini… vous venez, n’est-ce pas, pour la vente du moulin de feu mon parrain ? Y a de ça quatre ans qu’il est défunt tout de même… Comme ça passe… ah ! pauv’parrain ! hi ! hi ! hi !

CABOCHON.

Est-ce que c’est pas aujourd’hui la saint-Médard.