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Cristobal.

Il est dans ses petits souliers.

Torribio.

Coudes troués.

Cristobal.

Des crevés de satin.

Torribio.

Feutre éventré.

Cristobal.

Il est toqué.

Torribio.

Signes particuliers… Tenue négligée.

Cristobal.

Une élégance parfaite ! il me rappelle Don Juan que je n’ai jamais vu, mais dont j’ai beaucoup entendu parler. Interrogeons-le toujours. (Haut.) Il y a longtemps que votre Seigneurie est dans notre ville ?

Roland.

Depuis ce matin je suis arrivé chez mon cousin Sarmiento.

Cristobal.

Ah ! c’est votre cousin ? (Roland lui offre des gâteaux, il les mange tout en causant. Torribio essaye d’en attraper quelques miettes.) Comptez-vous faire un long séjour dans ce pays ?

Roland.

Certes. Je m’y plais beaucoup. La ville est admirablement tenue, et, en y entrant, on sent tout de suite qu’elle est administrée par un homme supérieur.

Cristobal.

Il s’exprime fort bien… Je ne vous le cacherai pas plus longtemps… Cet homme supérieur… C’est moi…

Torribio.

C’est nous !

Cristobal.

Assez !

Roland.

Vraiment ! Eh bien ! Seigneur, puisque c’est à l’alcade que j’ai l’honneur de parler… je dois vous signaler un individu dont j’ai fort à me plaindre, un nommé Roland…