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Est, en somme, un don capital !
Nous distinguant de l’animal,
Ceci n’a rien de frivole,
Et, pour un esprit positif,
Mon calcul est démonstratif.
Par effort de mémoire,
On voit des perroquets,
Dans leurs naïfs caquets,
Vous demander à boire,
Ou du rôt de mouton,
Toujours du même ton ;
J’entendis même un phoque,
Articuler : Papa !
Mais ces accidents-là
N’ont rien que d’équivoque,
Et, sans dissimuler,
L’homme seul sait parler ;
Comme, à tout bien juger,
L’homme seul sait manger !
Ah ! quel repas sans égal !
Quel hôte libéral !
D’un accueil amical,
Voilà l’idéal.
Je préfère au plus beau bal,
Au plus doux madrigal,
Le plaisir cordial
D’un pareil régal.
Voyez d’un cœur loyal
L’élan sentimental ;
Vraiment un tel régal
Pour moi n’a rien d’égal !
Ce vin de Portugal,
Brillant dans le cristal,
Ce festin peu frugal,
Où le règne animal
Se mêle au végétal,
D’un accueil amical,
C’est le pur idéal !

ENSEMBLE.

Béatrix.

J’étouffe de colère,