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sent, je suis touché de votre bon accueil, et que je me réjouis de trouver dans cette maison tout ce qui peut réconforter l’âme et le corps. En effet, la grâce de votre physionomie et le parfum de votre cuisine sont des indices auxquels on ne saurait se tromper, et, de même qu’on peut juger les penchants au regard, au jeu des paupières, au moindre pli de la physionomie, de même, et dès avant qu’on y ait goûté, on peut juger d’un bon plat à l’arôme qu’il exhale et aux senteurs dont il est accompagné.

Béatrix, effrayée.

Mon mari, quel homme m’avez-vous amené ?

Sarmiento.

Il ne faut pas y faire attention, il est comme cela.

Roland.

Et maintenant je suis impatient de savoir si je serai agréé par la senora ?

Béatrix.

Mais…

Roland.

Je hais la flatterie ; si vous me trouvez laid, vous pouvez me le dire ; si vous me trouvez beau, il est inutile de m’en faire un mystère ; si vous aimez danser, nous danserons ; si vous préférez chanter, nous chanterons. Bref, vous me trouverez à toute heure prêt à vous plaire et à vous servir.

Béatrix.

Ah ! mon Dieu ! il ne se taira jamais !



Scène V.

Les Mêmes, INÈS, suivie de PEDRO, qui apporte une table servie.
Pedro.

Le dîner est servi !

Béatrix.

Vite à table !… C’est le seul moyen de lui fermer la bouche.