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Les voilà criant qu’on bavarde,
Et vous traitant de babillarde,
Quand on parle cent fois moins qu’eux !
Ah ! si l’on osait, etc.


C’est qu’il faut se dépêcher : si tout n’était pas prêt quand mon mari rentrera, il dirait que j’ai perdu mon temps à bavarder, et Dieu sait… Eh bien, la table n’est pas encore préparée !… Inès !… où est-elle, cette étourdie ! Inès ! On ne la voit jamais quand on en a besoin… Inès !… elle ne viendra pas… Inès !… Inès !… Inès !…



Scène II.

BÉATRIX, INÈS.
Inès, arrivant.

Ma tante ! ma tante ! ma tante !…

Béatrix.

Qu’est-ce que cette manière de répondre ?

Inès.

Je réponds comme vous appelez.

Béatrix.

Je vous trouve bien effrontée !… Apprenez, petite fille, que la retenue est la principale qualité de notre sexe.

Inès.

C’est bien…

Béatrix.

Qu’une femme doit savoir écouter avec modestie ce qu’on lui dit.

Inès.

Je m’en souviendrai.

Béatrix.

Et ne pas s’aviser de parler à tout propos.

Inès.

C’est pour me dire tout cela que vous m’avez appelée ?

Béatrix.

Non, mademoiselle, c’est pour vous dire de faire mettre le couvert. Quand un mari ne trouve pas le couvert mis à l’heure du souper, cela est cause qu’il s’impatiente.