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Scène IV.

SARMIENTO, INÈS.
Sarmiento.

Eh bien, mademoiselle, qu’est-ce que vous faites dans la rue ?

Inès.

Je prenais le frais, mon oncle.

Sarmiento.

Une jeune fille ne doit jamais rien prendre sans l’autorisation de ses parents. Allons, rentrez. (À lui-même.) Qu’est-ce que ma femme dirait ?… C’est pour le coup qu’elle parlerait pendant une heure !… Allons !… j’ai à sortir, rentrez, que je vous enferme.

Inès.

Oui, mon oncle. (Roland passe la tête sans être vu de Sarmiento ; Inès, en rentrant, lui envoie des baisers.)

Sarmiento, les prenant pour lui.

Elle est gentille ! (Il ferme la porte.)



Scène V.

SARMIENTO, puis BÉATRIX, et PEDRO, portant deux paniers.
Sarmiento, fermant un sac qu’il tient.

J’ai bien mon compte… oui, deux cents ducats. Voilà pourtant ce que peut coûter un moment de vivacité. Le premier !… pour une malheureuse estafilade donnée à mon voisin Pérès, la justice m’a condamné à lui payer deux cents ducats !… Au fond, je ne les regrette pas, je voudrais même que l’estafilade fût plus large, dût-il m’en coûter le double… car je lui en voulais bien à ce bonhomme Pérès !… Enfin, il faut se contenter. (On entend parler vivement.) Eh ! je crois reconnaître la voix de ma femme.

Béatrix, entre en continuant de parler vivement à la cantonade.

Cela n’empêche pas que vous ne comprenez rien et que