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minéraux), mais aussi les êtres vivants de tous les règnes (microbiologique, végétal et animal) appartenant à des espèces différentes de l’individu considéré. Pour le lion, l’homme est impliqué dans la notion du milieu ; pour l’homme, le lion, les autres animaux et les plantes.

Revenons à la phrase de M. Le Dantec. Il prend en pitié les pacifistes parce qu’ils affirment que les rapports entre les hommes doivent être basés sur l’amour. M. Le Dantec n’a pas tort, mais on peut aussi lui opposer des arguments très solides et le prendre en défaut. En effet, M. Le Dantec ne voit pas qu’entre êtres vivants qui peuvent s’associer règne, en réalité, la loi de l’amour. Seulement, il faut abandonner cette terminologie sentimentale des pacifistes, qui est si funeste, justement parce qu’elle peut provoquer le dédain des esprits réalistes. Il faut exprimer cette pensée sous une forme scientifique et précise. Il faut dire : entre êtres pouvant s’associer, le bonheur de chaque membre de la collectivité est en raison directe des services échangés avec ses coassociés. Exposée en ces termes, tout le monde comprend que la loi de l’amour est vraiment la loi de la vie à l’intérieur des groupes. Mais à l’extérieur des groupes, entre espèces différentes, il en est autrement et, ici, M. Le Dantec a raison. C’est la lutte, dans ce cas, qui devient la loi de la vie.

En résumé, il y a des différences fondamentales entre les relations individuelles d’animaux d’espèces différentes au sein de la nature et les relations collectives au sein d’une même espèce. Les comparaisons directes de Spencer entre les faits zoologiques et les faits sociaux ne soutiennent pas la critique un seul instant.