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LE TEMPERAMENT ANARCHISTE DANS LE TOURBILLON DE L’HISTOIRE

égale à la plèbe, ces mendiants substantiels, alors même le socialisme pleurnicheur permet la guerre. Oui, même le socialisme permet de tuer et d’exproprier. Mais au nom d’un idéal d’égalité et de fraternité humaine… L’égalité et la fraternité sacrées qui commença avec Caïn et Abel ! »

« Mais avec le socialisme et sa demi pensée ; on est demi-libre ; on vit nos vies à moitié ! Le socialisme est l’intolérance ; c’est l’impotence de la vie ; c’est la foi en la crainte. Je vais au-delà ! »

« Le Socialisme trouve l’égalité bonne et l’inégalité mauvaise. Les esclaves bons et les tyrans mauvais. J’ai traversé le seuil du bon et du mauvais pour vivre ma vie intensément. Je vis aujourd’hui et je ne peux pas attendre demain. L’attente est pour le peuple et pour l’humanité, elle n’est donc pas mon affaire. L’avenir est le masque de la crainte. Le courage et la force n’ont aucun avenir pour la raison simple qu’ils sont eux-mêmes l’avenir qui prend le passé et le détruit. »

« La pureté de la Vie continue seulement avec la noblesse du courage qu’est la philosophie de l’action. »

J’observe : « la pureté de cette vie qui est la votre me semble avoisiner le crime ! »

Il répond : « le Crime est la synthèse la plus haute de la liberté et de la vie. Le monde moral est un monde de fantômes. Voici là des spectres et leurs ombres ; voici là l’Amour Idéal, universel, l’Avenir. Regarde, l’ombre des spectres : l’ignorance, la crainte et la lâcheté sont là. Obscurité profonde, peut-être éternelle. J’ai moi aussi vécu dans cette prison sombre et sale. Alors je me suis armé d’une torche sacrilège, mettant le feu aux fantômes et violant la nuit. Quand j’ai atteint les portes du bon et du mauvais, je les ai furieusement démolis et j’ai traversé leur seuil. La bourgeoisie m’a lancé son anathème moral, la cohue idiote sa malédiction morale. »

« Mais tous les deux sont l’humanité. Je suis un homme. L’humanité est mon ennemi. Elle veut m’étreindre dans ses mille vilaines tenta-

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