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RENZO NOVATORE

païenne et son feuillage verdoyant, reposant, sur la bouche purpurine de la vie vierge.

À toute forme de société qui voudrait imposer renoncement et douleur artificielle à notre Moi anarchiste et rebelle, assoiffé d’expansion libre et trépidante, nous répondrons avec un hurlement strident et sacrilège de dynamite.

À tous ces démagogues de la politique et de la philosophie qui portent en leur poche un système tout fait, hypothéquant un lambeau d’avenir, nous répondons avec Bakounine : « Vous êtes des ânes et des impuissants » ; tout devoir qui nous sera imposé, nous le foulerons furieusement sous nos pieds sacrilèges.

Tout noir fantôme qui sera dressé devant nos pupilles avides de lumière, nous l’éteindrons de nos mains profanatrices et libérées des préjugés.

Nous, les fils rebelles de cette humanité pourrie qui a enchaîné les hommes dans la fange dogmatique des superstitions sociales, nous ne nous ferons pas faute de porter notre frémissant coup de maillet sur les maillons rouillés de l’odieuse chaîne.

Nous sommes donc, individualistes anarchistes, pour la révolution sociale, mais à notre façon, s’entend.

La révolte de l’individu contre la société ne date pas de la révolte des foules contre les gouvernements. Lorsque les foules subissent les gouvernements, végétant dans la paix sainte et honteuse de leur propre résignation, l’individu anarchiste se dresse contre la société, parce qu’entre elle et lui la guerre est éternelle et ne connaît pas de trêve, mais quand à un détour de l’histoire il croise la foule en révolte, il hisse son drapeau noir et, avec eux, lance sa dynamite.

L’individualiste anarchiste s’avère dans la Révolution sociale, non un démagogue, mais un élément démolisseur, non un apôtre, mais une force vive, agissante, destructrice…

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