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Introduction


I


« Les hommes marchent par des chemins divers ; qui les suit et les compare verra naître d’étranges figures », dit notre auteur. J’ai choisi trois de ces hommes dont les routes nous mènent sur trois cimes différentes. J’ai vu miroiter à l’horizon des œuvres de Ruysbroeck les pics les plus bleuâtres de l’âme, tandis qu’en celles d’Emerson les sommets plus humbles du cœur humain s’arrondissaient irrégulièrement. Ici, nous nous trouvons sur les crêtes aiguës et souvent dangereuses du cerveau ; mais il y a des retraites pleines d’une ombre délicieuse entre les inégalités verdoyantes de ces crêtes, et l’atmosphère y est d’un inaltérable cristal.

Il est admirable de voir combien les voies de l’âme humaine divergent vers