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II

La Nature.


De longs jours s’écoulèrent peut-être avant que les hommes songeassent à désigner d’un nom général les multiples objets offerts à leurs sens et à se mettre en face de ces objets. C’est par l’exercice que les développements se produisent ; et en tout développement ont lieu des séparations, des décompositions, que l’on peut justement comparer à la dispersion de la lumière. Ainsi, ce n’est que graduellement aussi que notre intérieur s’est divisé en forces si nombreuses, et par l’exercice continuel, ces divisions augmenteront encore. Peut-être n’est-ce qu’une maladive aptitude des hommes derniers venus, qui leur fait perdre la faculté de remêler les couleurs internes de leur esprit et de rétablir à volonté le primitif et simple état naturel, ou de produire entre elles des combinaisons nouvelles et diverses. Plus elles sont unies, ces forces de