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FRAGMENTS

Non seulement les livres, mais tout peut être traduit de ces trois façons…

Les journaux sont déjà des livres faits en commun. « L’écrire en commun » est un symptôme intéressant qui fait pressentir un grand perfectionnement de l’art d’écrire. Un jour peut-être on écrira, pensera, agira en masse. Des communes entières, des nations même entreprendront une œuvre.

La plupart des hommes ne savent pas combien ils sont réellement intéressants, ni quelles choses intéressantes ils disent. Si on leur présentait une peinture authentique d’eux-mêmes, si on annotait et jugeait leurs discours, ils s’étonneraient sur eux-mêmes, et on les aiderait à découvrir en eux un monde tout nouveau.

Une idée est d’autant plus solide, plus individuelle et plus excitante qu’un plus grand nombre de pensées, de mondes et d’états d’âme s’entrecroisent et se touchent en elle.

En maint écrit ancien bat un pouls mystérieux qui marque un point de contact avec le monde invisible : un devenir-vivant…