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II

Esthétique et littérature.


La main devient chez le peintre le siège d’un instinct, de même chez le musicien ; le pied chez le danseur ; le visage chez l’acteur, etc.

De même que le peintre voit les objets d’un œil tout différent de celui de l’homme ordinaire ; de même, le poète est affecté par les événements du monde extérieur et intérieur d’une manière très différente de celle de l’homme habituel. Mais nulle part plus que dans la musique, il n’est manifeste que c’est l’esprit seul qui poétise l’objet, les modifications de la matière, et que le beau, objet de l’art, ne nous est pas donné ni ne se trouve déjà dans l’apparence. Tous les sons que produit la nature sont rauques et sans âme ; et ce