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FRAGMENTS

L’âme désoxyde. De là l’ennui et même la faiblesse corporelle et le tremblement qui naissent de la pensée et de la sensation, ou de la pensée troublée (sensation). La pensée oxyderait-elle, la sensation désoxyderait-elle.

Le siège de l’âme est là où le monde intérieur et extérieur se touchent. Là où ils se pénètrent, il se trouve en chaque point de la pénétration.

L’âme serait-elle aussi un produit artificiel ou accidentel ? Et le siège de l’âme est-il arbitraire ou accidentel aussi ?

Le siège de l’âme est tantôt ici, tantôt là, tantôt en plusieurs endroits à la fois ; il est variable, de même que le siège de ses parties capitales que l’on apprend à connaître par les passions principales.

La douleur et l’angoisse marquent les parties rêveuses de l’âme. Le plaisir et la douleur corporels sont des produits de rêve ; l’âme n’est éveillée qu’en partie ; là où elle rêve, comme, par exemple, dans les organes non soumis à la volonté (qui, à un certain point de vue, comprennent tout le corps), elle éprouve le plaisir et la