Page:Novalis - Les Disciples à Saïs, 1914, trad. Maeterlinck.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
66
FRAGMENTS

symptômes ne peuvent être écartés que par une série progressive de moyens violents. Les deux dispositions ne peuvent être changées que par des cures chroniques et strictement suivies.

La peinture véritable de l’erreur est la peinture indirecte de la vérité. La peinture véritable de la vérité est seule vraie. La peinture véritable de l’erreur est erreur elle-même en partie, la peinture opposée et erronée de l’erreur donne la vérité.

L’erreur, vue de plus haut, a une face bien plus pernicieuse que celle que l’on voit d’ordinaire. Elle est la base d’un univers faux, et le premier chaînon d’une inextricable chaîne d’égarements et d’enchevêtrements. L’erreur ou le mensonge est la source de tout mal.

L’idée de la philosophie est une tradition mystérieuse. La philosophie est en général l’entreprise de savoir. C’est une science des sciences, indéterminée, le mysticisme du désir de savoir en général ; en quelque sorte l’esprit des sciences, donc irreprésentable, si ce n’est en images ou dans l’application, dans l’exposition complète d’une science spéciale. Comme toutes les sciences se tiennent, la philosophie ne sera jamais achevée. Ce n’est que dans le système complet