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chronique

Comme on le voit, le comte de Paris est petit-fils de Louis-Philippe. Sa mère fut la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, et non pas la reine Amélie, comme l’ont dit presque tous nos journaux. La reine Amélie, épouse de Louis-Philippe, était son aïeule.

Une édition complète des œuvres de Crémazie vient de paraître. Elle est publiée sous les auspices de l’Institut Canadien de Québec et contient une préface de M. l’abbé Casgrain. Je n’ai pas encore parcouru ce livre, mais je suis sûr que tous les amis des lettres dans notre pays l’accueilleront avec joie. La correspondance de Crémazie en exil, son journal durant le siège de Paris, doivent contenir des pages d’un vif et poignant intérêt. Pauvre Crémazie ! pauvre grand poète, coupable sans doute, mais aussi bien malheureux, quelle amère destinée que la sienne ! Loin de sa patrie, de ses amis, de sa famille, condamné à une vie obscure et misérable, comme il a dû souffrir dans son cœur, dans ce cœur ardent où prirent naissance tant de sublimes inspirations. Lui, le chantre de la patrie, il se voyait pour jamais éloigné de cette terre aimée dont il avait écrit :

Heureux qui la connaît, plus heureux qui l’habite,
Et, ne quittant jamais pour chercher d’autres cieux
Les rives du grand fleuve où le bonheur l’invite,
Sait vivre et sait mourir où vivaient ses aïeux.