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le comte de chambord

avec quel bonheur je donnerais m’a vie pour le sauver ! »[1]

On le voit, la France fut l’objet continuel des pensées et de la tendre affection du comte de Chambord. Elle le fut quand il était plein de force et d’espoir, elle le fut encore lorsque le mal le cloua sur un lit de douleur ; elle le fut jusqu’à son dernier soupir, car au moment suprême, le nom de la France est l’un de ceux que ses lèvres mourantes ont prononcées.

Et maintenant tout est-il donc fini ? Non, non : la France a perdu Henri V, mais le Christ lui reste, et le Christ aime toujours ses Francs ; il ne les laissera pas périr. En lisant hier les journaux catholiques de Paris, il nous semblait entendre la voix de tout un peuple en deuil et nous constations que l’espérance est toujours vivante au fond de son âme. Cette espérance ne sera pas confondue. Le tombeau du comte de Chambord est celui d’un grand prince, mais non le tombeau de la monarchie.

Il est aujourd’hui un autre roi, héritier légitime de la couronne : le comte de Paris. Henri expirant l’a pressé sur son cœur, tous les regards sont fixés sur lui : attendons.

  1. Extraits de la correspondance du comte de Chambord, de 1841 à 1879.