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5 juillet. – Quand je regarde dans mon cœur, j’y trouve bien des sentiments qui m’inquiètent et m’humilient. Rien d’étonnant. Un arbre creux n’est-il pas toujours habité par de vils insectes qui dévorent sa sève ?


7 juillet. – Comment se défendre de l’ennui ? Le cœur vide s’en remplit et rien n’est si difficile à porter. On ne s’habitue pas à se passer d’amour et ce qui m’en a été donné me rappelle l’eau qu’on distribue à ceux qui traversent le grand désert : eau si insipide et si rare et qui ne fait qu’irriter la terrible soif.


8 juillet. – Il me faudrait la piété, cette vie des femmes, comme disait une âme tendre. Quoiqu’ils aient à souffrir d’ailleurs, ceux-là sont les heureux dont un sentiment puissant remplit le cœur. Mais ce sentiment où le trouver, sur la terre ? Que de foyers d’où l’amour est absent ! Combien qui sont unis par le sang sans l’être par le cœur ? Parfois j’incline à croire qu’une grande affection est l’une des raretés de ce monde. Comment donc se flatter de l’avoir jamais ? Mais aussi comment se contenter d’un sentiment sans élévation, sans profondeur, sans charmes.

Il est clair que beaucoup s’en contentent. Serait-ce donc un tort d’avoir le cœur difficile ? On a l’air d’en juger ainsi, mais il me semble que c’est plutôt un malheur. Je sais que d’après quelques-uns, une disposition de ce genre annonce souvent