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naissaient aucun de ces procédés. Ils cherchaient néanmoins à obtenir, pour leurs eaux les moins limpides, une espèce de clarification au moyen de réservoirs ou piscines que traversaient quelques uns de leurs aqueducs. Mais ces réservoirs étaient beaucoup trop petits, et les eaux y séjournaient trop peu de temps (une heure à peine) pour y abandonner autre chose que les corps grossiers qu’elles charriaient, tels que le sable et le gravier. Aussi devaient-elles en sortir toutes chargées encore des matières ténues qu’elles tenaient en suspension.

Le nombre des aqueducs romains a été diversement apprécié, comme nous l’avons vu plus haut, par les différents auteurs qui s’en sont occupés ; leur longueur et le volume d’eau qu’ils débitaient ont aussi donné lieu à des recherches sérieuses et à des discussions intéressantes. Il est certain aujourd’hui que, du temps des empereurs Nerva et Trajan, c’est-à-dire environ un demi siècle avant J. C., les aqueducs étaient au nombre de neuf, et des recherches faites récemment ont démontré que leur longueur collective était de 294,014 pas romains, soit de 270 milles environ. Rondelet avait porté leur débit total à 330 millions de gallons par 24 heures, mais il paraît que ce chiffre est très exagéré, et que la quantité d’eau distribuée par les neuf aqueducs ne pouvait être, au maximum, supérieure à 210 millions de gallons en 24 heures. C’est ce qui ressort