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les aqueducs de rome ancienne

moins se rendre compte des propriétés des différentes eaux dont les caractère physiques et les effets sur la santé de ceux qui en faisaient un usage constant leur fournissaient les indications nécessaires. Ils regardaient comme bonnes celles qui cuisaient bien les légumes, qui ne formaient pas, par le repos, des dépôts vaseux, qui ne laissaient pas, par l’ébullition, des incrustations adhérentes sur les parois des vases. Ils recherchaient de préférence les eaux limpides, fraîches, sans saveur ni odeur. Enfin ils les considéraient comme excellentes « si les habitants de la contrée étaient vigoureux et bien colorés, s’ils n’avaient pas les membres grêles et les yeux lippeux. » Ces propriétés, on le voit, sont encore celles que l’on recherche de nos jours dans les eaux qui doivent servir aux besoins de la vie.

On comprend facilement les précautions que prenaient les Romains pour obtenir des eaux naturellement pures et saines, quand on songe qu’ils ne connaissaient pas, selon toute apparence, l’art de les filtrer. C’est pour cela sans doute qu’ils repoussaient de la consommation les eaux de rivière qui sont pourtant préférables à toutes les autres en raison de la grande quantité d’air qu’elles tiennent en dissolution. Aujourd’hui que les procédés de filtration sont très perfectionnés, on les préfère généralement aux eaux de source qui en outre sont ordinairement plus dures. Mais comme je viens de le dire, les Romains ne con-