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remarquables. « Les premiers construits, » dit M. Belgrand, dans son savant travail sur les aqueducs romains, « portent le caractère robuste des maçonneries des peuples primitifs des bons temps de la Grèce ; ils sont construits en pierre de taille simplement appareillée, mais ajustée avec précision. Les autres sont faits de matériaux plus petits, le plus souvent de briques. On voit que, dans l’intervalle qui a séparé la construction de ces deux séries d’aqueducs, les Romains étaient devenus maçons et qu’ils avaient compris », ajoute M. Belgrand « qu’avec de bons mortiers et de petits matériaux, on fait des ouvrages aussi solides qu’avec la pierre de taille et à beaucoup moins de frais. »

Ce ne fut que 442 ans après la fondation de Rome que fut construit le premier aqueduc. Jusque là les futurs maîtres du monde s’étaient contentés de l’eau du Tibre qui coulait à leur porte et de celle des sources qui jaillissaient en grand nombre à l’intérieur même de la ville.

Claudius Appius, constructeur de la célèbre Voie Appienne, fut chargé de surveiller les travaux de l’aqueduc qu’on appela de son nom l’Aqua Appia, et qui amenait à Rome l’eau de certaines sources encore visibles près du lieu nommé Rustica, sur la rive gauche de l’Anio, entre le 7e et le 8e milliaire de la Voie Prenestine. La longueur de ce conduit était de 11,190 pas romains, soit d’environ 10⅓ milles.