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souvenirs de rome

mêmes, il prêche Jésus-Christ. Devant les rois et les gouverneurs, en présence des grands et des savants, aux chefs et au peuple, qui hurlent souvent contre lui et demandent sa mort, il parle, et sa voix éloquente remporte des triomphes inouïs.

Un jour la fureur des juifs est à son comble. et Festus, qui, comme Pilate, ne voit aucun mal en cet homme, est tenté de leur livrer l’Apôtre. Mais saint Paul se redresse en face de l’injustice et s’écrie : « je suis citoyen romain, j’en appelle à César ! » Et Festus est obligé de le faire conduire à Rome.

Oh ! Quel incommode c’était pour les gouvernants d’alors !

C’est de ce procès devant César que j’aimerais à connaître les détails. Malheureusement les Actes des Apôtres ne nous en disent presque rien.

Ce qui n’est pas douteux, et que l’on peut induire des Épîtres, c’est que la défense de l’Apôtre devant Néron et les dignitaires de l’Empire eut un grand retentissement. Comme citoyen romain on le traita avec tous les égards dus à cette qualité ; on lui laissa une certaine liberté, et sa parole éloquente remua Rome toute entière.

Nul doute que l’école philosophique d’alors, et surtout Sénèque, eurent connaissance de ses prédications pleines de hardiesse, d’élévation et de