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MUSTAPHA


En parlant ainsi, ils la portèrent à force de bras
Dans une riche et somptueuse chambre ;
Une tente de soie suspendue au plafond
Couvrait un lit moelleux et attrayant
Qui ressemblait à un trône impérial,
Et sur lequel ils la déposèrent avec grand respect.

Ils lui ôtent les vêtements et les blancs tissus
Qui couvraient ses membres délicats ;
Ils l’arrosent de parfums exquis
Et tous lui rappellent qu’elle doit choisir.
« Nous sommes, » dirent-ils, « à vous et de toutes façons ;
« Notre office est de vous donner du plaisir. »

La belle se montra quelque peu hésitante,
Puis elle congédia sa gentille compagnie.
Cependant, elle en retint auprès d’elle un
Qui lui parut le plus aimable de tous,
Et elle lui dit en rougissant : — « Ah ! puisque je dois
« Choisir, je ne vois que vous de digne de moi. »

L’aimable garçon choisi entre tous
Sourit de plaisir à cette déclaration ;
Il était beau et charmant comme Adonis,
Robuste et musclé comme Alcide ;
Il monte sur le lit, l’embrasse, la serre contre lui ;
Son visage, à elle, d’une belle rougeur se colore.

Après les préliminaires d’amour, que je veux
Passer sous silence, car je ne saurais bien les décrire,
Désireux de jouir et de faire jouir autrui,
Il se précipite avidement sur elle,
Toujours redoublant les amoureuses saccades
Du milieu du jour à la tombée de la nuit.