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DONNA CHIARA


Bellarmin dans ses écrits nous raconte,
Et il se peut qu’il dise vrai,
Que Donna Chiara, pour arranger l’affaire,
Se rendit aux impurs désirs du prélat,
Et, qu’au moyen de la jouissance convoitée,
Elle calma et éteignit son atroce fureur ;

Que, désormais devenu indulgent,
Il ferma les yeux, et toujours laissa
Ces nonnes jouir des fruits d’amour,
Pourvu que lui-même en eût à se mettre sous la dent ;
Enfin, que Donna Ildegonda, déshonorée,
Demeura dégradée de sa charge.

Si cela est vrai, comme l’apparence
Semble l’indiquer, nous devrons conclure
Que l’or, le travail et la prudence
Sont utiles dans tous les cas extrêmes,
Mais que, plus que la prudence, l’or et le travail,
La figue est toujours une puissante protectrice.