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LA VIE ET LA MORT


Je trouve seulement écrit dans Busembaum,
Que le prêtre abandonna la Palestine,
Et qu’en Italie, pour gagner sa vie,
Il devint curé de Barbaregina ;
Quand il y fut resté deux cents ans,
On le nomma curé d’Asinalunga.

Le temps convenu écoulé, la Mort
Alla le trouver dans son presbytère ;
À sa porte elle frappa, et bien fort
Lui cria : « Allons, il est temps de partir.
» — Je viens, » répondit le prêtre, et en un clin d’œil,
Sans remède aucun, il demeura mort.

On lui fit de superbes funérailles,
Et puis on le mit dans son tombeau,
Revêtu de sa chape et de son rochet,
Ce qui faisait un très bel effet ;
Et avec lui furent enterrées les cartes
Qui de toujours gagner lui donnaient le moyen.

Il l’avait ainsi ordonné par testament.
Or, il se retrouva dans l’autre monde
Désireux de s’amuser, comme il l’était dans celui-ci ;
Il dirigea ses pas vers le purgatoire,
Mais y trouva le feu éteint, le jour sombre,
Et le gardien lui dit : « Il n’y a personne ici. »

— « Comment donc ? » dit le prêtre Ulivo, « comment donc ? »
L’autre lui répondit : — « Tant d’indulgences
» Ont été données tantôt par ce pape, tantôt par cet autre,
» Tant de messes Grégoriennes et de pénitences,
» Et de rosaires et d’autels privilégiés,
» Tant de pouvoirs ont été concédés aux prêtres et aux moines,