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LE ROI BISCHERONE


» De cette façon, votre pacte sera exécuté,
» La Fée n’aura plus rien à redire ;
» Ensuite, nous simulerons tout à coup
» Un soulèvement qui éclatera dans le royaume,
» Nous enlèverons la charmante Vespina
» Et au prétendu roi nous couperons la tête. »

— « Voilà, voilà, pardieu ! ce qui s’appelle parler, »
S’écria Bischerone avec une joie extrême ;
» Connétable, tu m’as plongé dans l’étonnement !
» Bravo ! bravo ! C’est cela ! voilà ce que nous ferons ! »
Et les sénateurs en s’inclinant
Crièrent : — « Oui, c’est bien, voilà ce qu’il faut faire ! »

Sa résolution prise, Bischerone
Auprès de lui fit appeler le jeune homme ;
Il le baisa au front, il l’étouffa presque
En ayant l’air de le presser sur son cœur ;
Il lui promit de tout accorder, et fort à son aise
Le fit loger dans le palais royal.

Là, Mirtillo prit part à un somptueux souper
Et, après, s’endormit dans un lit doré ;
L’aube allait paraître dans le ciel serein
Quand il fut prévenu par la Fée, qui lui dit
De quelles embûches et de quels périls il était entouré,
Et qui lui donna un bon conseil pour s’en tirer.

Déjà le jour nouveau éclairait le ciel ;
Le Roi, avec une nombreuse compagnie,
Avec sa fille et le jeune homme bien paré
En grande pompe arrive à l’église des Franciscains,
Où fait semblant d’accomplir la grande cérémonie
Le cuisinier, nommé Fra Popone.