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LE ROI BISCHERONE


« Quelque vive, quelque excessive
» Que soit la colère que contre le roi de Pontadera
» Et sa malheureuse famille, nourrisse
» Votre Hautesse, il a l’ardent désir et l’espoir
» Que vous laisserez de côté votre animosité
» Et qu’il pourra jouir de votre bienveillance.

» Il a une fille, un aimable petit ange ;
» Jamais ne fut beauté si séduisante ;
» Hélas ! la pauvrette souffre tellement,
» D’une si cuisante chaleur à sa partie poilue,
» Soit maléfice, soit douleur aiguë et vive,
» Qu’elle la livrerait gratis à un Cordelier.

» Et bien que l’auteur de ses jours ait,
» Pour faire cesser sa brûlante ardeur,
» Eu recours au docteur Machaon,
» Et résolu de la pourvoir d’un mari,
» Humblement devant vous il abaisse sa puissance,
» Pour prendre avant tout votre avis.

» Daignez donc, du haut de ce trône
» Où, si pleine de sagesse, elle est assise,
» Nommer l’heureux damoiseau
» Que vous choisissez pour votre servante.
» Pour le Roi que votre cœur ne nourrisse plus de haine !
» Paix ! fiat pax et amicitia ! J’ai dit. »

La Menandugia fit alors asseoir
Les Ambassadeurs sur de petits coussins bas ;
Les pages parurent avec des rafraîchissements,
Portant les uns des pastilles, les autres des dragées,
Telles que si l’on s’en met une couple dans la bouche,
On n’a pas le temps de déboutonner ses culottes.