Page:Nouvelles de Batacchi, (édition Liseux) 1880-1882.djvu/351

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LE
ROI BISCHERONE


˜˜˜˜˜˜˜˜


Parmi tous les vices que dans l’antiquité
Avaient d’ordinaire les rois des Nouvelles,
Je dis que le pire était certainement
De donner leur parole, et puis de ne pas la tenir,
De promettre et la terre et la mer,
Et puis de ne rien accorder, de tout refuser.

Il y avait alors les fées et les sorciers
Qui souvent leur mettaient la tête à l’envers ;
Cependant, habitués à faire les marionnettes,
Ils manquaient de parole à celui-ci et à celui-là,
Et après ils en étaient cruellement punis.
Je veux en raconter un exemple.

Sur le trône de Pontadera était assis,
Comme l’écrit le père Sparagione,
Un roi uni à une horrible femelle ;
Elle se nommait Lasagna, lui Bischerone ;
Ils avaient une fille charmante, qui grande démangeaison
Ressentait, là où il est interdit de se gratter.