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DU PRÊTRE ULIVO


Là, il ne se vêtit pas de drap d’or, il ne prit pas non plus
L’apparence d’un enfant ou d’un jeune homme,
Mais il courba le dos, se mit à marcher en chancelant,
À pas comptés ; ses cheveux étaient blancs, rares, hérissés :
Je dis ses cheveux, bien que sur sa caboche
Il portât une très vieille perruque.

Son visage était couvert de rides, et sur le nez
Il avait une paire de lunettes démesurée.
Il portait un habit de drap, des culottes de satin,
Le tout noir, selon l’usage des hommes de loi.
Il avait une serviette pleine d’écritures,
De citations et d’autres scies pareilles.

Et, en notaire ainsi transformé,
Éloquent, savant comme Cicéron lui-même,
Entre la Mort et le prêtre mis d’accord
Il eut bien vite achevé la négociation.
Il la coucha par écrit ; les articles
Étaient à peu près rédigés comme ceci :

« En l’an de Notre Seigneur cinq cent
Nonante-quatre, pendant la douzième
Indiction, du consentement des deux parties,
Étant pape notre Saint Père Zucca-Monda,
Sous le règne de Macaroni, toujours ami de la justice,
Gouvernant dans la félicité la plus parfaite ;


» Fait dans la demeure du prêtre Ulivo,
En la ville jadis appelée Abella,
Étant présents les témoins ci-après, tous vivants,
Ubaldo Mari, Antonio Peverata,
Matteo quondam Antonio Panerai,
Et le maître de rhétorique Merciai :