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MADAME LORENZA


» Mais être mort ne suffirait pas : au fond de l’enfer,
» Et dans les tourments, ou dans la gloire du Paradis,
» De ne pas finir j’aurais l’éternel désir,
» À présent que j’ai vu ce céleste visage,
» Que j’ai touché ces charmants tetons,
» Qui tout entier m’emplissent d’un suave enchantement.

» Non, d’une si douce et si heureuse faute
» Je ne saurais me repentir ; que, sévère et cruelle,
» Cette lèvre de corail me condamne,
» Me dénonce au superbe Refenero,
» Que le ciel à l’instant me réduise en cendres,
» Je ne finis pas, je ne m’excuse ni ne me repens.

» Si ma faute est grave, si déjà
» Est écrite mon irrévocable sentence,
» Si l’espoir de trouver un cœur amoureux
» Ne mérite le pardon d’une erreur involontaire,
» S’il est écrit au ciel que je dois mourir,
» Laissez-moi du moins consommer mon crime ! »

Ce disant, il se précipite sur elle
Et, résolu à l’amoureux combat,
Il lui décoche un gros et savoureux baiser ;
Puis, jetant à terre couverture et draps,
Aux rayons du jour il expose sans aucun voile
Des trésors à faire envie au ciel.

À ce moment, elle pousse un soupir ;
Et lui, tirant son viril engin,
Superbe, palpitant, tête haute,
Selon l’usage de nos pères Franciscains,
Il prend entre ses dents le bord
De sa robe crasseuse, et tombe, haletant, sur la dame.