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MADAME LORENZA


» Je croyais qu’il s’agissait de chose d’extrême urgence…
» Il suffit !… Revenez ici le soir,
» Portez votre papier à Madame Lorenza,
» Les femmes, en ces sortes de choses, ont plus d’expérience…
» Elles ont l’esprit qu’il faut pour de telles affaires…
» Voyez-la… Ce qu’elle fait est bien fait. »

Cela dit, Masuccio fut congédié,
Et, plus confus que jamais, revint sur ses pas.
Il rentra chez lui, presque décidé
À venger lui-même ses propres offenses.
Mais nos amoureux, en cette occasion,
Avaient suivi le conseil de Caton.

Enfermé dans une chambre avec sa femme,
Il lui raconte le supplice qu’il a subi,
Et s’écrie enfin : « Que me reste t-il à faire maintenant ?
» Faudra-t-il donc que j’aie recours à cette truie ?
» Ah ! puissé-je mourir bientôt dans un four,
» Si je retourne à cet odieux palais !

» Que Madame aille avec l’Empereur
» Se faire !… — Bah ! ne faites pas tant de tapage, »
Lui dit sa femme, « il y va de l’honneur ;
» Il faut aller parler à cette dame. »
Elle l’importuna tant et tant,
Qu’il y alla, comme vous le verrez dans l’autre Chant.