Page:Nouvelles de Batacchi, (édition Liseux) 1880-1882.djvu/252

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
24
LES TOC-TOC


Il la reçut tendrement dans ses bras
Et l’y tint pendant un quart d’heure étroitement serrée ;
Il baisa son sein de neige, son beau visage,
Et comme l’air du matin alors
Le rendait capable de jouer au petit jeu de mariage,
Il monta dans le lit, sa femme entre les bras.

Il l’embrassa de nouveau
Et voulut faire un sacrifice au Dieu d’hyménée ;
Il pria Isabelle de vouloir bien sans tarder
Lui présenter crassas nates,
Parce que, pour danser la danse d’amour,
Cette posture lui plaisait plus que toute autre.

Elle refuse, et ce refus excite
Chez le Comte ardeur et désir ;
Il étend la main sur un sein gonflé,
Disant : « Ah ! soulage-moi, mon idole,
» Vois, sens comme arrigit mentula !
» Vite, vite, ce sera bientôt fait. »

— « Non, Monsieur, je vous l’ai dit, » répondit-elle en colère,
« Non, Monsieur, point ne veux le faire de cette façon.
» — Eh ! qu’est-ce que ces simagrées ?… Voyons, vilaine, »
Répliqua-t-il, « d’où vient ce caprice ?
» — Cela veut dire, » reprit-elle, « mon cher époux,
» Que je veux le faire comme Dieu l’ordonne. »

— « Isabella ! » s’écria-t-il alors très irrité,
« Je commande et veux être obéi.
» — Vous rêvez, » dit-elle ; « en telle matière
» J’écoute plus ma conscience que mon mari,
» Et ne veux pas profaner le mariage
» En suivant les rites de Calvin ou du démon. »