Page:Nouvelles de Batacchi, (édition Liseux) 1880-1882.djvu/250

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
22
LES TOC-TOC


Il faudrait maintenant vous peindre
L’attrayante nudité d’Isabella ;
Mais contre moi mes Aristarques
Ont prononcé un jugement si sévère,
Que, pour éviter les ennuis qui pourraient m’arriver,
Je ferme les rideaux et me tais.

Je ne veux plus que ces gens-là disent de moi
Que je suis un poète ordurier, que je fais scandale ;
Si vous m’entendez dire fottere ou fica,
Sodomisez-moi, je vous le pardonne ;
Déjà j’ai fait des coglioni, des cazi et cazotti
Donation inter vivos aux hypocrites.

Voilà le motif pour lequel vous ne m’entendrez pas
Célébrer de ses tetons la blancheur immaculée,
Ni décrire de son corps les beautés secrètes
Qui enivrent le cœur d’incomparables délices :
Et puis, il n’est pas convenable que d’une comtesse
On découvre les cuisses, on regarde les fesses.

En historien fidèle, je vous dirai seulement
Que le travail fort longtemps se prolongea ;
Qu’avec un instrument fort long et fort gros
Sept fois l’enfant fut repétri,
Et que, achevée la cérémonie,
Enrichetta apporta le déjeuner.

Le Prêtre vida quatre tasses de chocolat
Et y trempa trente rôties ;
Et, comme si c’eût été peu de chose,
Il dévora encore une assiette de biscuits ;
Et quand il lui sembla être bien gavé,
Il fit signe à la servante, qui disparut.