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LAISSONS LES CHOSES


» La foudre, c’était l’éclair de deux beaux yeux
» Qui de l’impie guerrier pénétra le cœur
» Il renonça à son ordinaire barbarie
» Et pour la première fois brûla d’amour ;
» Cet amour eut tant de puissance,
» Qu’il voulut faire coucher Judith dans son lit.

» Ce qui se passa lors, je ne sais ; mais je sais que le sommeil,
» Produit peut-être par les fumées du vin,
» Se rendit maître des sens d’Holopherne,
» Et que, comme il ronflait couché sur le dos,
» Judith saisit son sabre, et le capitaine
» Le lendemain matin chercha vainement sa tête.

» Soyez larges en promesses ; que les serments,
» S’il le faut, ne soient épargnés :
» Serments d’amour ! autant en emporte le vent ;
» Non-seulement le parjure est toléré,
» Mais il est méritoire, croyez-le bien,
» Quand on le commet à bonne intention.

» Servez bien le Pape ; déjà il songe
» Que la peine ne va jamais sans récompense ;
» Or, cette récompense, quelle sera-t-elle ?
» Aimables dames, je veux vous le dire :
» Des indulgences plénières à pleines mains
» Vous aurez pour des mois, pour des années, tant et plus.

» Sur le total des engins que vous remettrez
» Comme je l’ai dit, en notre pouvoir,
» Quatre pour cent seront prélevés
» Pour votre part et vous seront assignés,
» Avec cette condition qu’il ne vous sera défendu
» De les choisir à la mine ou au poids.