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LAISSONS LES CHOSES

COMME ELLES SONT


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Conti, puisque vous êtes si généreux,
Puisque vous ne savez ce que c’est que l’avarice,
Et que, pour quelques vers de moi, que vous lisez,
Vous me donnez en échange des chapons gras,
Ne vous étonnez pas que je continue à chanter
Et avec patience écoutez mon récit.

Il vous sera utile, car vous y apprendrez
Combien tout changement est nuisible ;
Vous y verrez quel tort se fait à lui-même
Celui qui pour une nouvelle abandonne la vieille route,
Et, en m’envoyant chaque année les chapons d’usage,
Vous laisserez les choses comme elles sont.

Du roi de Chypre et d’Amathonte,
Du fils de la charmante Cythérée,
Un bruit affreux de sanglots et de soupirs
Frappait les oreilles délicates : il savait bien
Que c’était le sexe féminin, toujours cher à son cœur,
Qui exhalait ainsi des plaintes amères.