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LE FAUX SERAPHIN


Bita le saisit, et en le caressant
Elle se sentait fondre toute de contentement,
Comme un enfant, qui des fruits confits
Pressent le goût, rien qu’à les admirer.
Elle était si aise de l’avoir dans la main,
Qu’elle s’écria sans le vouloir : « Oh ! qu’il est beau !

— « Qui ? » répondit Pollonia. — « Je pensais, »
Dit la fille, « à cet ange que dans le bois
» Nous avons vu. — Peut-être est-il ici ? »
Reprit Pollonia. « Je te salue,
» Et te remercie, Saint Ange de Dieu !
» nomine patris, miserere mei. »

Crescit in ambobus voluptatis cupido ;
Stringit Myrtilus suaves papillas,
Margaritam amplexando, quæ ejus feminibus
Pulchras nates suas reponit,

Et lui, comme disent les Docteurs,
Lanceam puella infigit a parte posteriori.

Ut sensit Margarita Priapi caput
Suavi orificio appropinquans,
Præ voluptate sibi non imperat,
Et crissat et facilem facit laborem ;
Nec muta in tanta commotione stetit,
Sed interjectis verbis exclamavit
 :
« Ah !… il me le met ! »

— « Qui te le met ? ma fille, que dis-tu ? »
Cria Pollonia, et elle : — « Il me semblait
» Voir en haut de ces affreuses montagnes
» Ce moine, et qu’un poignard… — Écarte
» Ces tristes idées, ma fille, pense au saint Ange,
» Et prie Dieu qu’il le fasse rester auprès de toi. »