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DIT NOVALIS.

s’exercer, sous la direction du bailli de cercle, appelé Just, dans la pratique de son état. Cet homme excellent devint bientôt son ami. Peu de temps après son arrivée à Arnstadt il eut occasion de faire dans une campagne voisine la connaissance de Sophie de K. On observe quelquefois dans la physionomie et la figure de certains enfans une expression, pour ainsi dire de transparence, de grâce, de spiritualisme qui nous paraît surnaturelle, et qui nous rend tristes, parce que nous croyons pressentir que ces êtres charmans, aux yeux éblouissans, sont d’une constitution trop frêle, trop délicate pour pouvoir résister aux orages de la vie. Cette espèce de beauté est éncore plus touchante si elle appartient à une personne qui approche de l’âge de la puberté. Tous ceux qui ont eu le bonheur de connaître Sophie de K., conviendront qu’aucune description ne pourrait rendre les grâces, les charmes de sa figure et de ses mouvemens, et la beauté touchante de cette céleste créature. Novalis devenait poète toutes les fois qu’il en parlait. Elle avait treize ans passés quand il fit sa connaissance. Le printemps et l’été de 1796 ont été les plus beaux jours de sa vie ; car tous les momens qu’il pouvait gagner sur ses occupations, il les passait à Gruningen, dans la société de Sophie, avec laquelle il se fiança à la fin de l’automne de la même année, du consentement de leurs parens. Malheureusement Sophie tomba bientôt après malade ; elle eut un point de côté, accompagné de fièvre. Et quoique celle-ci cédât au bout de quelques semaines aux remèdes qu’on employait, la douleur au côté persista et lui rendit par momens la vie insupportable. Cette maladie de sa fiancée, qu’il adorait, fit une impression profonde sur Novalis, qui se rassura cependant lorsque les médecins eurent déclaré que cette douleur n’aurait point de suites fâcheuses. Pendant la convalescence de sa Sophie il alla à Weissenfels, où il fut nommé auditeur au même département dont son