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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

relation du voyage d’Horace de Rome à Brinde » (cinquième satire du second livre). L’auteur assure que les postes, dans l’acception actuelle du mot, furent établies, pour la première fois, en 1276 par les chevaliers de l’ordre teutonique, résidant à Marienbourg. À partir de cette époque on trouve dans chaque maison de cet ordre un wything ou directeur dès postes, chargé d’expédier les lettres, de payer les postillons, de surveiller les écuries, etc. Les postillons [Bri^ungen, Bryfjongen) transportaient à cheval dans un sac de toile {Bryfsaek) les lettres qu’on leur avait remises ; ils n’allaient que jusqu’au premier relai, d’où ils rapportaient d’autres dépêches. Les lettres étaient inscrites dans un registre et numérotées avec le plus grand soin, avec la date de la réception et du départ. M. Mathias félicite les Prussiens, ses compatriotes, d’avoir inventé cette branche si précieuse de la civilisation moderne ; il commence par la Prusse, parce que le poète a dit : ab Jove principium, et que tout bon patriote doit commencer par son pays. C’est aussi pour le même motif que M. Mathias se déchaîne contre Napoléon, qu’il accuse d’avoir tyrannisé les postes. Après avoir esquissé l’histoire des post » dans la Saxe, le Hanovre, le Brunswick, l’Autriche, la Bavière, le Wurtemberg et la Hesse électorale, Pautenr passe à la Fianee et à l’Angleterre. Tons les écrits où il est question des postes, en attribuent ordinairement l’invention à Louis XI) mais il est prouvé que long-temps avant le règne de ce prince il en avait existé en France. Ainsi l’univeisité de Paris avait ses courriers et ses directeurs de postes ; les étudians correspondaient avec les provinces, en payant à l’établissement une redevance fixe et déterminée pour chaque envoi de lettres ou effets. Louis XI n’établit des postes que pour son propre usage. Convaincu de leur importance, il fit faire une médaille qui représentait d’un côté son effigie, et de l’autre deux courriers allant au grand galop, avec l’exergue : qui pedibus volucres anteirent, cursibus auras. Les successeurs de Louis XI développèrent cette belle institution : Sully, le premier ministre de Henri IV, avait le titre de général des postes, changé plus tard en celui de maîtres des pestes. En 1668, l’habile Louvois afferma les postes pour une somme anonelle de 1,200,000 livres. En 1738 les postes furent affermées