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Qu’est-ce qui sert à former l’homme, si ce n’est l’histoire de la vie ? Et c’est ainsi que les grands hommes se forment avec l’histoire du monde.


Beaucoup de gens vivent mieux avec le passé et l’avenir qu’avec le présent.


Où il n’y a point de Dieu, les fantômes prennent place.


Tout ce qui est arrivé en Allemagne dans les derniers temps, n’est qu’une indication encore grossière ; mais c’est pour l’homme historique l’indication d’une individualité universelle, d’une nouvelle histoire, d’une nouvelle humanité, la jonction d’une Église encore jeune et d’un Dieu plein de bonté, la sensation intime produite par la venue d’un nouveau Messie. Et qui donc ne se sent pas rempli d’une douce espérance ? L’enfant nouveau né est l’image de son père ; un temps d’or viendra, qui sera le temps de la grande réconciliation, et la vie prophétique, miraculeuse, consolante, guérissant toutes les plaies, et éternelle. Alors apparaîtra le Sauveur que l’on ne pourra pas voir, mais auquel on croira comme on croit au véritable génie, et qui cependant pourra se manifester sous mille formes différentes aux croyants ; car on pourra le manger comme le pain, l’embrasser comme une bien-aimée, le respirer comme l’air, l’entendre comme un chant, et le recevoir comme la mort, avec une volupté céleste, au milieu des sublimes douleurs de l’amour, et dans les dernières agitations de notre corps.


La religion seule peut ressusciter l’Europe, réconciler les peuples, et réinstaller avec une nouvelle splendeur le christianisme dans sa première mission de paix.


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