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PENSÉES TRADUITES

de la religion ne dépend pas de la nature des intermédiaires, mais de l’intention qui nous porte à nous mettre en rapport avec eux.


Les prêtres et les herrenhuters ont cependant l’avantage d’être idéalistes de profession, de pratiquer la religion ex professo, de la prendre comme leur principale affaire, et de vivre dès ce monde-ci dans un autre et pour un autre monde.


Il faut chercher Dieu parmi les hommes. C’est dans les circonstances, dans les pensées, dans les émotions humaines, que l’esprit du ciel se manifeste quelquefois le plus clairement.


Spinosa est un homme enivré de Dieu.


Il y a dans ce monde plusieurs fleurs qui ne sont pas d’origine terrestre, qui ne prospèrent pas dans ce climat, et que nous devons regarder comme les messagers d’une meilleure vie : tels sont entre autres la religion et l’amour. Le plus grand bonheur est de savoir sa bien-aimée bonne et vertueuse, et la plus belle étude est celle d’entretenir ses nobles sentimens. Fixer son attention sur Dieu, et épier le moment où une lueur céleste vient à se faire jour dans notre âme, c’est tout ce que l’on peut essayer de meilleur pour soi et pour ceux que l’on aime.


La religion renferme tout le domaine du surnaturel ; elle est en partie théorique, en partie pratique.


Le catholicisme est déjà en quelque sorte la religion chrétienne mise en œuvre, et la philosophie de Fichte est peut-être un christianisme pratique.


La religion chrétienne a cela de remarquable, qu’elle tient compte à l’homme de sa bonne volonté et de sa nature