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HENRI DE KLEIST

Quelques persouoes plaçât cette pièce à côté de Kâtchen. J’oserais pourtant lui préférer cette dernière, pifrœ qu’ici l’efièt dramatique est d’une nature bien moins ordinaire et bien plus soutenu ; parce que la poésie a environné Kàtrchen de tout son prestige, Imiagination l’a revêtue de toutes ses couleurs ; les figures s’y montrent, il est vrai, dessinées dans une espèce de clair-obscur, mais elles n’en sont peut-être que plus séduisantes ; on admire leurs suaves contours, et l’on ne recherebe pas le trait ferme et arrête du dessin ; on ne rcflé-chit ps, mais un se laisse entrainrr. Taudis que dans le Prince de Homhuurg nous revenons au positif, nous voulons analyser, recbercher l’intérêt dramatique, «t cet intérêt, qui repose tout entier sur la condamnation à mort du prince, perd beaucoup de sa force, si l’on songe que les liens d’alTecliuD et de parenté qui l’unissent à l’électeur, les supplications de l’armée, de l’élcctrice et de sa nièce, l’honneur qu’il s’est acquis par sa bravoure, et enfin le souvenir même de sa victoire, tout se réunit pour combattre en sa faveur et faire de sa condamnation une vaine formalité. Le Prince de Hambourg a été aussi mis sur la scène et rcpré-seuté avec succès.

La BatuiUe de Herrmann, tragédie en cinq actes, n’est pas non plus une composition d’un mérite ordinaire. Exempte de CCS défauts qui nous choquent dans les deux premiers ouvrages de Kleist, dépouillé aussi de ce vague inystérieux, de cette idée de roaguétisme qui nous apparaît dans Kutclien et le Prince de Hombourg, celte pièce se rapproche plus de ce que nous sommes babitué-s à regarder comme tragédie. Le plan en est bien conçu et dirigé avec art et naturel ; les caractères tracés avec force et dessinés avec précision, celui de Varus, remarquable surtout par son orgueil de général romain, celui de Hernuaim par sa constance ferme et au-dessus Je toutes les petites attaques dirigéfs contre lui, par cette supériorité qu’il exerce sur les autres, par cette attitude XIV. a

• C.KjgU